Opérateurs touristiques et culturels en région Centre Val de Loire : quels écosystèmes numériques ? - Université de Tours Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2016

Opérateurs touristiques et culturels en région Centre Val de Loire : quels écosystèmes numériques ?

Résumé

Les outils numériques représentent une source d’investissement considérable pour les opérateurs touristiques. Il s’agit pour eux d’être attractif et de renseigner au mieux les futurs clients. Observer les sites des opérateurs pourrait nous conduire à privilégier l’analyse des contraintes techniques. Au contraire, nous allons accorder plus d’importance aux dimensions sociales de l’outil en l’envisageant d’abord comme une technologie humaine avant de le considérer comme une technologie matérielle, conformément au courant de l’historiographie des techniques qui considère que « l’outil est conséquence, non plus cause » : « Les machines sont sociales avant d’être techniques. Ou, plutôt, il y a une technologie humaine avant qu’il y ait une technologie matérielle. » (Deleuze, 2004 : 47). Le site web est ici envisagé comme « un construit sociotechnique qu’il convient de déplier pour le rendre intelligible. » (Monnoyer-Smith, 2013 : 14). Deleuze utilise le terme de machine concrète ou abstraite : « Les machines concrètes, ce sont les agencements, les dispositifs biformes ; la machine abstraite, c’est le diagramme informel. » Selon cette perspective, les sites des opérateurs peuvent être envisagés comme part d’une « machine web », soumis à un ensemble de principes relevant du diagramme (plan du site, onglets hiérarchisés, énoncés, impératif de clarté, de visibilité, rédactionnel limité et « adapté au web », etc.) ; et participant à la « machine touristique » du territoire : valorisation de l’image développement de l’attractivité, croissance économique… Au-delà des questions techniques posées par un site, notre postulat consiste à s’interroger sur la pertinence de ces interfaces, non pas en termes de charte graphique, de rédaction ou de communication, mais en termes de liens entre structures, qui se traduit par l’existence ou non de liens actifs. Cette approche permet d’envisager un site web selon le concept foucaldien de dispositif, soit un ensemble hétérogène de discours, d’institutions, d’aménagements, d’énoncés, liés les uns aux autres, et qui détiennent une fonction stratégique. L’insertion dans un réseau est une autre manière d’approcher l’interface numérique des opérateurs. Comme l’analyse Latour (2013 : 203), « Sur le web 2.0, la navigation est devenue une expérience commune qui pourrait se résumer en une phrase : pour identifier un acteur, il faut déployer son réseau. » Cette propriété rappelle que la notion de lien participe à la fois de la composition naturelle (les potentialités du web 2.0) et ordinaire (la volonté de les utiliser) d’un site, mais aussi de la navigation. En se rendant sur l’interface numérique d’un opérateur, nous découvrons son insertion plus ou moins explicite et accessible dans un réseau. Relations de médiations, rapports de pouvoir et réseau : l’observation de la nature des liens d’une interface numérique constitue une façon de qualifier un réseau et d’expliciter le dispositif d’une interface numérique. Pour le dire autrement, quelle est la nature de l’écosystème numérique des opérateurs touristiques de la région Centre ? Comment s’y manifestent les objectifs, les ambitions et les missions des opérateurs ? Sont-ils soucieux de créer les conditions pour « mieux travailler ensemble » au service des usagers ? En matière de partenariats, font-ils le choix d’un altruisme ouvert ou d’un altruisme fermé ? Sont-ils centrés sur la construction de leur réputation, ou valorisent-ils l’élaboration d’un réseau dépassant leurs intérêts sectoriels ? Comment leurs interfaces numériques témoignent-elles de leurs engagements en matière de pratiques collaboratives ? Quelle est la nature des liens qui les relient les uns aux autres ? Peut-on parler d’une communauté et/ou d’un réseau d’opérateurs qui partagerait un même champ d’activité, une connivence, des intérêts financiers et symbolique, des territoires… ? Quelle est la cartographie des rapports de force entre opérateurs ? Rendent-ils possible la poursuite de la visite grâce à leurs interfaces numériques ? Deleuze Gilles, 2004, Foucault, Paris, Les Editions de Minuit. Latour Bruno, Jensen Pablo, Venturini Tommaso, Grauwin Sebastian, Boullier Dominique, 2013, « Le tout est toujours plus petit que ses parties. Une expérimentation numérique des monades de Gabriel Tarde », Réseaux /1 n° 177, Paris, La Découverte, pp. 197-232. Monnoyer-Smith Laurence, 2013, « Le web comme dispositif : comment appréhender le complexe ? », in Barats C., Manuel d'analyse du Web, Paris, Armand Colin, pp. 12-31.

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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01360160 , version 1 (05-09-2016)
hal-01360160 , version 2 (24-10-2016)
hal-01360160 , version 3 (25-10-2016)
hal-01360160 , version 4 (28-10-2016)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01360160 , version 1

Citer

Christophe Apprill. Opérateurs touristiques et culturels en région Centre Val de Loire : quels écosystèmes numériques ? . 2016. ⟨hal-01360160v1⟩
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